Seule puissance européenne à posséder un porte-avions à propulsion nucléaire et une force de dissuasion sous-marine, la France dispose d’une marine de premier rang. Cependant, l’évolution rapide des menaces en mer (multiplication des conflits hybrides, émergence de nouvelles puissances navales, essor des technologies disruptives) impose une modernisation constante de ses capacités. Dans cette dynamique, les High-Altitude Pseudo Satellites (HAPS) se présentent comme un atout stratégique majeur pour renforcer la souveraineté maritime française.
Ce sont des aéronefs autonomes de type drones, ballons ou dirigeables qui assurent des missions de surveillance ou de communication similaires à celles des satellites. Positionnés dans la stratosphère, autour de 20 kilomètres d’altitude, ces aéronefs permettent une surveillance continue des zones d’intérêt, un suivi des mouvements hostiles et un appui aux opérations navales, y compris dans les espaces les plus éloignés comme l’Indopacifique. Pour une puissance maritime dont la Zone Économique Exclusive (ZEE) s’étend sur près de 11 millions de km², les HAPS offrent une capacité unique de présence et de réactivité face aux menaces telles que la piraterie, le trafic de stupéfiants ou la pêche illégale. Leur emploi s’inscrit ainsi pleinement dans les objectifs du plan Mercator, la stratégie de modernisation de la Marine nationale. Mais au-delà de leur rôle opérationnel, les HAPS représentent aussi un enjeu industriel et stratégique. Leur développement et leur production doivent être assurés au niveau national afin de garantir une maîtrise complète des technologies et une autonomie totale dans leur emploi. Cette approche souveraine est essentielle pour assurer la protection des espaces maritimes français et anticiper les défis du XXIe siècle
La Marine nationale française doit relever des défis spécifiques liés à l’étendue de sa zone de responsabilité, qui couvre non seulement les eaux métropolitaines, mais aussi les espaces maritimes des Antilles, du Pacifique et de l’océan Indien. Dans ce contexte, l’adaptation aux innovations technologiques devient un impératif pour garantir la sécurité de ces zones éloignées. Les HAPS s’inscrivent pleinement dans cette logique, en renforçant les capacités de surveillance maritime et en répondant aux défis posés par la disponibilité des unités navales face aux menaces contemporaines.
Ces dispositifs peuvent jouer un rôle stratégique dans la protection des infrastructures navales françaises. En assurant une surveillance continue des bases de la Marine, en métropole comme en outre-mer, ils peuvent notamment offrir un appui crucial aux fusiliers marins spécialisés dans la sécurisation de ces sites. Leur capacité à opérer sur de longues périodes permet aussi de pallier les contraintes liées à l’éloignement des bases stratégiques, à l’image de celles de Papeete, en Polynésie française. En détectant les activités suspectes et en prévenant les intrusions, les HAPS renforcent ainsi la posture de défense des installations sensibles.
Par ailleurs, ces plateformes constituent un atout déterminant dans le contrôle des points de passage maritimes stratégiques, où se cristallisent les tensions internationales. Le canal du Mozambique en est une illustration significative. Situé dans l’océan Indien, cet espace voit transiter annuellement près de 5 000 navires sur une zone couvrant un million cinq cent mille kilomètres carrés. Si la souveraineté des îles françaises d’Europa, Juan de Nova et Bassas da India demeure contestée par Madagascar, leur position confère néanmoins à la France une présence dans cette zone aux enjeux multiples. Outre son importance commerciale, le canal attire les convoitises en raison de ses ressources en hydrocarbures, estimées à 5 000 milliards de mètres cubes de gaz et entre 6 et 12 milliards de barils de pétrole. Ces dynamiques appellent à une surveillance renforcée de la part de la Marine nationale, confrontée à des défis allant de la piraterie à la pêche illégale, en passant par les trafics illicites et les flux migratoires vers Mayotte. L’intégration des HAPS dans cette mission permettrait d’accroître significativement les capacités de détection et d’anticipation face à ces menaces.
Ces nouveaux systèmes permettront une réponse efficace aux pratiques de navigation clandestine, notamment à travers la détection des navires dits « non coopératifs ». Le phénomène de AIS spoofing, qui consiste à manipuler les données du système d’identification automatique (Automatic Identification System) pour masquer l’identité, la position ou la vitesse d’un navire, constitue un défi croissant pour les autorités maritimes. Grâce à leur capacité à fournir des données et des images de haute résolution quasi instantanément, les HAPS permettent une surveillance continue sur de longues durées, rendant ces tentatives de dissimulation plus difficiles. Ils s’imposent ainsi comme un outil central dans la maîtrise des espaces maritimes et l’amélioration de la surveillance navale.
Dans le contexte des opérations navales modernes, la supériorité informationnelle est essentielle pour assurer la sécurité et l’efficacité des missions. Les HAPS se distinguent comme des plateformes innovantes offrant des capacités avancées de renseignement, surveillance et reconnaissance (Intelligence, Surveillance, and Reconnaissance – ISR). Positionnés dans la stratosphère, ces systèmes permettent une surveillance étendue et continue des zones maritimes, comblant ainsi les lacunes entre les satellites en orbite et les drones à moyenne altitude. Contrairement aux satellites, dont les orbites sont prédéterminées et difficiles à ajuster, ou aux avions de patrouille maritime, limités par leur autonomie, les HAPS constituent une solution flexible et évolutive, adaptée aux besoins changeants des forces navales.
Ces plateformes sont équipées de capteurs sophistiqués, notamment des systèmes d’imagerie optique et infrarouge haute résolution, facilitant l’identification précise des navires en mer. Leurs capacités en renseignement d’origine électromagnétique (ROEM) permettent d’intercepter et d’analyser les communications radio et les émissions radar adverses, renforçant ainsi la supériorité électromagnétique des forces navales françaises. De plus, l’intégration de radars à synthèse d’ouverture (SAR) assure une surveillance efficace quelles que soient les conditions météorologiques, essentielle pour la détection de menaces potentielles sur de vastes étendues maritimes.
L’intérêt stratégique des HAPS pour la Marine nationale française répond aux objectifs du plan stratégique Mercator qui met en avant la nécessité de “combler les lacunes capacitaires” actuelles de la Marine. Cette approche s’inscrit dans un contexte de montée en puissance des menaces hybrides, l’accroissement des tensions géopolitiques et la militarisation croissante de certaines zones maritimes contestées. Ce projet vise donc à renforcer l’autonomie stratégique de la France, notamment en matière de surveillance maritime.
L’un des objectifs du Plan Mercator repose notamment sur l’idée d’une innovation concrète et efficace. Ainsi à travers PERSEUS, la Direction Générale de l’Armement (DGA) et la Marine Nationale tentent de « concilier le temps long des programmes d’armement au temps court de l’innovation technologique et du combat ». En effet, de nouvelles contraintes temporelles sont apparues ces dernières années, contraintes qu’a notamment rappelé le Chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), l’amiral Nicolas Vaujour. Ce dernier soutient qu’il faut chercher à atteindre la « capacité immédiate à combattre », favorisant ainsi les projets sur le temps court. Le CEMM n’entend toutefois pas renoncer aux projets de longue haleine, et assure qu’il est nécessaire de concilier les deux. C’est pourquoi la DGA et l’Etat Major de la Marine développent différents projets visant à rendre les forces navales plus modernes, mieux adaptées et plus efficaces.
Pour ce faire, l’un des piliers de ce projet est d’accélérer la boucle d’innovation en détectant rapidement les bonnes opportunités. Dans cette optique, les HAPS sont particulièrement intéressants. En effet, leur technologie est déjà développée par différents groupes et ils présentent des avantages de pointe en matière d’efficacité et d’autosuffisance énergétique. Ils consistent donc en une innovation permettant, par exemple, de pallier le manque d’autonomie des quinze Systèmes de mini-drones aériens embarqués (SMDM), adoptés par la Marine Nationale en 2024. En effet, ces appareils développés par l’entreprise française Survey Copter ne peuvent être déployés que trois heures seulement. Ainsi, les HAPS sont une innovation clé qui pourrait être un projet d’acquisition de l’état-major de la Marine et de la DGA.
La Marine nationale a également réaffirmé la nécessité d’être opérationnelle en mettant en pratique les innovations. Il lui faut donc apporter l’ensemble des services et des exercices permettant aux équipages de se familiariser avec leur usage en situation de crise. A travers cette idée, on rejoint les autres objectifs du Plan Mercator, qui sont d’atteindre une Marine performante et résiliente. Cette exigence constitue un défi pour la Marine Nationale, car former les marins à ces nouveaux outils coûte cher et est extrêmement long. Ce défi représente le prix à payer pour obtenir une Marine performante et résiliente.
L’application concrète des HAPS est pertinente dans des zones telles que l’Indo-Pacifique, où la France possède des territoires ultramarins stratégiques comme la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Face à la multiplication des incursions de sous-marins étrangers, à l’essor des milices maritimes chinoises et aux activités illicites telles que la pêche illégale ou le trafic de stupéfiants, la surveillance permanente de ces vastes étendues maritimes est un enjeu de souveraineté majeur. Grâce à leur endurance et leur capacité à couvrir de larges zones, les HAPS offrent une solution efficace pour détecter en amont tout mouvement hostile, contribuant ainsi à la protection des intérêts français dans cette région stratégique.
L’un des principaux atouts des HAPS réside également dans leur capacité à compléter les moyens traditionnels de surveillance tout en apportant une solution flexible et à faible coût. Contrairement aux satellites, qui nécessitent des lancements onéreux, ou aux aéronefs pilotés, qui engagent des ressources humaines et logistiques importantes, ces plateformes stratosphériques offrent une alternative économiquement viable et écologiquement durable. Leur autonomie énergétique, généralement assurée par des panneaux solaires, leur permet de rester en vol pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, réduisant ainsi le besoin de maintenance et de ravitaillement. Cette endurance opérationnelle ouvre de nouvelles perspectives, notamment pour des missions de recherche et de sauvetage en mer, où une surveillance aérienne prolongée peut être déterminante pour repérer les survivants et coordonner les secours.
En réinventant les capacités ISR de la Marine nationale, les HAPS permettent donc de combiner une couverture étendue et une réactivité accrue, tout en optimisant l’utilisation des ressources disponibles. Selon un rapport de l’Institut français des relations internationales (Ifri), les conflits modernes reposent de plus en plus sur la supériorité informationnelle et l’ISR en temps réel, ce qui confère aux HAPS un rôle stratégique dans la protection des intérêts maritimes français. Ainsi, loin de se limiter à un simple gadget technologique, les HAPS pourraient rapidement devenir un élément clé de la surveillance maritime, offrant une solution durable, réactive et économiquement viable face aux défis contemporains.
Les HAPS s’imposent comme une capacité émergente à haute valeur stratégique dans un contexte de compétition technologique globale. Plusieurs puissances, à commencer par les États-Unis, à travers notamment les initiatives de la DARPA, ou encore la Chine avec les efforts de l’AVIC en mer de Chine méridionale, investissent massivement dans le développement de ces plateformes à vocation duale (militaire et civile). L’Inde, également, mobilise l’ISRO et la DRDO pour projeter ses capacités de surveillance sur l’océan Indien, illustrant une tendance mondiale à l’intégration des HAPS dans les architectures de renseignement et de commandement. Dans ce contexte, la Marine nationale française, confrontée à des environnements maritimes de plus en plus contestés, pourrait voir dans les HAPS un levier critique pour renforcer ses capacités de veille et de supériorité informationnelle, tout en s’affranchissant de dépendances technologiques extérieures. L’intégration de ces plateformes s’inscrirait logiquement dans le cadre du plan stratégique Mercator, notamment à travers son volet « Marine de pointe », qui vise à faire émerger une marine numérisée, interconnectée et souveraine sur le plan informationnel.
La stratégie de transformation numérique engagée par la Marine repose sur plusieurs axes structurants. Le programme AXON@V constitue l’un des piliers de cette dynamique : il vise à développer le combat collaboratif aéromaritime en connectant l’ensemble des plateformes navales, aériennes et potentiellement stratosphériques. En favorisant le partage de données entre frégates, drones, aéronefs et HAPS, ce programme permettrait de générer une vision tactique partagée et de maximiser l’exploitation opérationnelle du renseignement en temps réel. Parallèlement, le projet SEVRINE (Système d’évaluation et de valorisation du renseignement d’intérêt naval étendu) incarne la volonté de la Marine d’exploiter les potentialités de l’intelligence artificielle pour optimiser la valorisation des données collectées par les capteurs embarqués, y compris ceux opérant depuis la stratosphère. Des IA de type ChatGPT, testées en environnement sécurisé par le Centre de soutien à la donnée de la Marine (CSD-M), sont mobilisées pour automatiser la génération de rapports de situation, assister les opérations de fusion de données, ou encore prédire des trajectoires adverses dans des scénarios complexes. L’analyse de tir de missiles ASTER et la détection d’anomalies tactiques en sont des cas d’usage emblématiques.
L’intégration potentielle des HAPS dans l’architecture navale française ne relèverait pas seulement d’un choix technologique, mais s’inscrirait dans une stratégie globale d’autonomie stratégique. À l’intersection du numérique, du spatial et du maritime, ces plateformes pourraient contribuer à renforcer la maîtrise des flux informationnels, la résilience cyber, et la capacité à opérer de manière souveraine dans des environnements contestés. Dans un contexte marqué par des restrictions croissantes sur les composants critiques, les logiciels embarqués ou encore les systèmes de traitement de données d’origine extra-européenne, les HAPS représenteraient un levier pertinent pour consolider un écosystème de renseignement interopérable et nationalement maîtrisé.
Cette transformation capacitaire pourrait s’étendre également au domaine spatial, avec une volonté affirmée de complémentarité entre les HAPS et les satellites souverains dans la construction d’un écosystème de surveillance durable, autonome et résilient. Le recours à des technologies nationales et européennes deviendrait ainsi une priorité stratégique pour assurer une maîtrise complète de la chaîne d’information, de la collecte à l’exploitation opérationnelle.
La France joue un rôle clé dans le renforcement de l’autonomie stratégique européenne en matière de surveillance et de télécommunications. Elle participe activement au développement d’Iris², une constellation de satellites européens de 10 milliards d’euros destinée à offrir une alternative aux systèmes américains comme Starlink. En parallèle, le projet Stratobus, développé par Thales Alenia Space dans le cadre du programme EuroHAPS et soutenu à hauteur de 43 M€ par le Fonds européen de défense (FED), ambitionne de doter la France d’un dirigeable stratosphérique autonome pour des missions de surveillance maritime et de télécommunications, réduisant ainsi la dépendance aux HAPS américains et chinois. Par ailleurs, la consolidation de l’industrie spatiale européenne à travers des initiatives comme le projet Bromo, porté par Airbus, Thales et Leonardo, illustre la volonté de l’Europe d’affirmer sa souveraineté technologique dans les plateformes de très haute altitude.
La politique de défense française s’inscrit dans une dynamique de renforcement de l’Europe de la défense, une coopération qui présente plusieurs avantages stratégiques. En mutualisant les efforts industriels et militaires, les États membres bénéficient d’économies d’échelle tout en approfondissant la complémentarité de leurs armées respectives. Cette dynamique s’intensifie à travers de multiples projets conjoints, à l’image du Système de Combat Terrestre du Futur (MGCS) développé avec l’Allemagne ou encore du programme FLOTLOG, mené en collaboration avec l’Italie pour moderniser la flotte logistique européenne.
Toutefois, si la France joue un rôle central dans cette coopération et dans l’architecture du réarmement européen, elle demeure en phase de rattrapage en matière d’équipements. Malgré une hausse de 40 % du budget de la défense prévue par la Loi de programmation militaire 2024 2030, des lacunes subsistent, notamment en matière de stocks de munitions, comme l’a souligné un rapport de la commission défense de l’Assemblée nationale. Ce constat nuance la capacité de la France à assumer un leadership incontesté dans l’initiative européenne de défense. Cette réalité s’accompagne d’une nécessité soulignée par le président Emmanuel Macron en 2023 à la Haye : “loin d’être un concept imprécis ou un idéal abstrait, la souveraineté européenne constitue une nécessité absolue dans un contexte dangereux”.
Dans cette optique, l’Europe cherche à renforcer ses capacités de surveillance et de renseignement à travers le projet EuroHAPS, visant à développer trois modèles de pseudo satellites stratosphériques complémentaires. Ces plateformes, spécialisées dans les missions de renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR), ont été soutenues par la Commission européenne en juillet 2022 dans le cadre du Fonds européen de défense. Ce programme fédère 21 partenaires issus de 11 États membres, sous la direction de Thales Alenia Space. Cette société conjointe entre Thales (67 %) et Leonardo (33 %), a ainsi signé un contrat de 43 millions d’euros pour mener un projet de démonstration de ces nouveaux systèmes. La France y est représentée par des acteurs clés comme l’ONERA et le CEA, intégrant ainsi les secteurs de la recherche, de l’industrie et de l’aérospatial français.
Ce projet peut s’inscrire dans la continuité du programme de modernisation de la Marine Nationale qu’est le Plan Mercator. Il pourrait permettre de répondre aux objectifs de ce plan, qui consiste à renforcer la flotte notamment à travers la modernisation des équipements et le développement de la coopération internationale. De plus, et toujours dans cette trajectoire, l’EuroHaps pourrait fortifier la souveraineté maritime française en améliorant sa présence navale dans les zones stratégiques. L’objectif du projet EuroHAPS est la mise en vol de ces trois modèles distincts. Le premier, le Stratobus, est développé par Thales Alenia Space, conçu pour des missions de longue durée. Dans le cadre de ce programme, une version plus compacte et allégée du Stratobus sera développée, contrairement à l’actuel modèle de 140 mètres de long. Le second appareil est également un dirigeable, tandis que le troisième est un ballon stratosphérique autonome (ASBaS), conçu par l’entreprise allemande ESG.
L’adoption de ces trois systèmes aux capacités opérationnelles distinctes constitue un atout stratégique majeur pour l’Europe. En diversifiant ses plateformes en fonction des contraintes opérationnelles et des durées d’engagement, l’Europe renforce sa capacité à proposer une réponse adaptée à une large gamme de crises potentielles, consolidant ainsi son autonomie stratégique dans le domaine du renseignement et de la surveillance aérienne.
L’intégration des HAPS dans la stratégie de la Marine nationale représenterait une avancée majeure pour la souveraineté maritime française. En offrant une surveillance continue, une meilleure réactivité face aux menaces et une couverture accrue des vastes zones maritimes sous juridiction française, ces plateformes s’imposeraient comme des multiplicateurs de puissance incontournables. Leur déploiement s’inscrirait pleinement dans la modernisation des forces navales, permettant de mieux répondre aux défis posés par l’évolution des menaces maritimes, qu’il s’agisse du trafic illicite ou de la montée des tensions géopolitiques.
Au-delà de leurs avantages opérationnels, les HAPS constitueraient également un enjeu stratégique et industriel. La maîtrise de leur développement et de leur production à l’échelle nationale serait essentielle pour préserver l’autonomie technologique de la France et limiter toute dépendance à des acteurs étrangers. En parallèle, leur intégration dans une dynamique européenne, notamment à travers le projet EuroHAPS, renforcerait la capacité de surveillance et de défense collective du continent. Ainsi, les HAPS ne seraient pas de simples outils technologiques, mais bien des éléments centraux de la stratégie navale française du XXIe siècle.
Leur adoption permettrait d’allier efficacité, réactivité et souveraineté, consolidant ainsi la place de la France en tant que puissance maritime de premier plan.
Asma Khallouf & François Jacquinet, Commission de défense Aérospatiale & Commission de défense Navale de l’INAS
L’INAS a pour mission de contribuer au débat public sur les questions stratégiques. Ses publications reflètent uniquement les opinions de leurs auteurs et ne constituent en aucune manière une position officielle de l’organisme.
Pour aller plus loin :
© 2025 INAS